Ah, les déclarations d’assurance… Figure-vous que selon la Fédération Française de l’Assurance, près de 36% des automobilistes ont déjà été tentés d’omettre ou d’embellir certaines informations. Mais est-ce vraiment une bonne idée de jouer au poker menteur avec son assureur ? Quelle différence entre un simple oubli et une fausse déclaration intentionnelle ?
Sommaire
Pourquoi votre assureur veut tout savoir de vous (et de votre conduite)
Votre assureur n’est pas un curieux pathologique. Il a besoin d’informations précises pour évaluer le risque que vous représentez. C’est comme ça qu’il fixe votre prime.
Je me souviens d’un ami qui avait « oublié » de mentionner ses deux accrochages récents lors de sa souscription. Six mois plus tard, après un sinistre, il a découvert les conséquences de cette omission. Vous voyez où je veux en venir ?
Les informations que vous devez absolument déclarer
Le Code des assurances est clair comme de l’eau de roche sur ce point. L’article L 113-2 vous oblige à :
- Répondre exactement aux questions de l’assureur
- Déclarer toute nouvelle circonstance qui aggrave le risque
- Signaler rapidement tout sinistre
Concrètement, vous devez préciser comment vous utilisez votre véhicule (usage professionnel ? prêt à un jeune conducteur ?), qui le conduit régulièrement, et bien sûr, votre historique d’accidents ou de suspensions de permis. Pas franchement glamour, mais nécessaire.
Les délais à respecter : le temps, c’est de l’argent
Vous venez d’avoir un accrochage ? Ne traînez pas ! La loi prévoit un minimum de 5 jours ouvrés pour déclarer un sinistre classique, réduit à 2 jours en cas de vol. Mais attention, votre contrat peut prévoir des délais plus courts.
Type d’événement | Délai légal minimum | Conséquence en cas de retard |
---|---|---|
Accident/Sinistre | 5 jours ouvrés | Réduction possible de l’indemnisation |
Vol | 2 jours ouvrés | Réduction possible de l’indemnisation |
Changement de situation | 15 jours | Augmentation de prime ou résiliation |
Les conséquences d’une fausse déclaration : entre désillusion et sanctions
Bon, soyons honnêtes, mentir à son assureur peut sembler tentant pour économiser quelques euros. Mais c’est comme construire un château de cartes en plein courant d’air.
Omission involontaire : une simple erreur ?
Vous avez oublié de mentionner que votre fils de 20 ans conduit occasionnellement votre voiture ? L’article L113-10 du Code des assurances est plutôt indulgent dans ce cas. Votre contrat ne sera pas automatiquement annulé, mais votre assureur pourra :
- Augmenter votre prime
- Résilier votre contrat avec un préavis de 10 jours
C’est déjà ennuyeux, mais rien comparé à ce qui suit…
Mensonge délibéré : quand la situation dérape
Si vous déclarez habiter à la campagne alors que vous vivez en plein Paris, ou que vous omettez volontairement trois accidents responsables… là, les choses se corsent sérieusement.
L’article L113-8 ne fait pas dans la dentelle : votre contrat peut être déclaré nul et non avenu. Et cerise sur le gâteau : non seulement vous ne serez pas remboursé des primes déjà versées, mais l’assureur peut aussi exiger le paiement de toutes les primes à venir, à titre de dommages et intérêts !
Imaginez : vous avez un accident, votre assurance découvre que vous avez menti sur un point important… et vous vous retrouvez sans couverture, avec une facture salée à régler. Un coup dur pour le portefeuille et pour le moral.
Comment les assureurs débusquent les menteurs
Les compagnies d’assurance ne sont pas nées de la dernière pluie. Elles disposent de moyens efficaces pour vérifier vos déclarations :
- Consultation du fichier AGIRA qui centralise votre historique de sinistres
- Expertise après sinistre (qui peut révéler des contradictions)
- Recoupement d’informations avec d’autres bases de données
- Enquêtes en cas de doute
Et avec le fichier des véhicules assurés désormais en place, il est encore plus difficile de passer entre les mailles du filet.
Comment rectifier une erreur de déclaration ?
Vous réalisez que vous avez fait une erreur dans votre déclaration initiale ? Pas de panique. Contactez rapidement votre assureur pour rectifier la situation. Une démarche volontaire de votre part jouera en votre faveur et écartera généralement la suspicion de fraude intentionnelle.
J’ai connu le cas d’une lectrice qui avait oublié de signaler un changement d’adresse. Lorsqu’elle s’en est rendu compte, elle a immédiatement contacté son assureur. Sa prime a été réajustée, mais elle a évité les ennuis bien plus graves d’une découverte fortuite lors d’un sinistre.
Pour les modifications en cours de contrat, un simple mail ou courrier suffit généralement, mais conservez toujours une trace de votre démarche.
En conclusion : la transparence paie (même si elle coûte parfois plus cher)
Au final, jouer cartes sur table avec son assureur reste la meilleure stratégie. Vous paierez peut-être un peu plus cher, mais vous dormirez sur vos deux oreilles. Et si vraiment votre prime vous semble excessive, la solution est ailleurs : comparer les offres du marché plutôt que d’embellir la réalité. Avez-vous déjà été tenté de dissimuler une information à votre assureur ?