Après l’annulation de permis : la voiturette, solution de secours ou miroir aux alouettes ?

Figure-vous que la voiturette (ou voiture sans permis) peut devenir votre meilleure alliée après une annulation de permis. Près de 16 000 VSP sont vendues chaque année en France, dont une bonne partie à des conducteurs sanctionnés. Mais est-ce vraiment une solution aussi simple qu’elle en a l’air?

Permis annulé : quand la sanction vous cloue sur place

L’annulation de permis, c’est la tuile. La vraie. Pas une simple suspension où vous retrouvez votre précieux sésame après quelques mois d’abstinence routière. Non. L’annulation, c’est quand on vous dit : « Retour à la case départ, mon ami ! »

Contrairement à la suspension qui est temporaire, l’annulation signifie que vous devrez repasser l’intégralité des épreuves du permis après la période d’interdiction. Autant dire que c’est la sanction ultime pour les infractions graves. Vous avez grillé trois feux rouges d’affilée en faisant un doigt d’honneur aux caméras ? Vous avez roulé à 180 km/h en agglomération ? Vous avez conduit avec 2g d’alcool dans le sang ? Boom, permis annulé.

Et là, vous vous retrouvez comme un ado de 16 ans : sans moyen légal de conduire une voiture normale. Sauf que vous, vous avez peut-être un travail à 30 km de chez vous, des enfants à emmener à l’école, ou simplement une vie qui nécessite des déplacements. La galère, non ?

La voiturette : cette solution qui ne paie pas de mine

Alors, la voiturette… Vous savez, ces petites voitures qu’on appelait jadis « pots de yaourt » et qu’on associait plutôt aux personnes âgées ? Eh bien, elles pourraient bien devenir votre planche de salut.

Ces véhicules ont considérablement évolué ces dernières années. Exit l’image du cube disgracieux qui fait rire les ados au feu rouge. Certains modèles actuels ressemblent à s’y méprendre à de vraies mini-citadines, avec un design soigné et des équipements qui n’ont plus rien à envier aux « vraies » voitures.

Vous trouverez des modèles assez stylés, avec Bluetooth, écran tactile et même climatisation. Bon, soyons honnêtes, ça reste des véhicules limités à 45 km/h, mais c’est toujours mieux que le vélo sous la pluie, non ?

Puis-je vraiment conduire une voiturette après une annulation de permis ?

C’est LA question qui vous brûle les lèvres. Et la réponse est… ça dépend.

Dans la plupart des cas, oui, vous pouvez conduire une voiture sans permis même après une annulation. C’est d’ailleurs l’un des principaux avantages de ces véhicules : ils sont accessibles sans permis B. Pour les personnes nées après le 1er janvier 1988, il faut simplement disposer du permis AM (l’ancien BSR), qui s’obtient après une formation de 7 heures. Une formalité comparée aux mois nécessaires pour décrocher un permis B.

MAIS — et c’est un mais avec des majuscules, des italiques et des points d’exclamation — il y a une exception majeure : si votre infraction était particulièrement grave, le juge peut décider d’une interdiction totale de conduire tout véhicule, y compris une voiturette. Dans ce cas, même cette solution de repli vous est interdite.

Si vous êtes dans ce cas extrême, je vous conseille vivement de consulter le site officiel Service-Public.fr sur les sanctions liées au permis pour comprendre l’étendue exacte de votre interdiction.

L’assurance : le parcours du combattant

Trouver une voiturette ? Pas si compliqué. Trouver une assurance pour cette voiturette quand vous venez de vous faire annuler votre permis ? Là, c’est une autre paire de manches.

Les assureurs adorent les profils à risque comme ils aiment les migraines le lundi matin. Vous représentez, à leurs yeux, un conducteur à haut risque. Résultat ? Des primes d’assurance qui peuvent atteindre des sommets stratosphériques. J’ai rencontré récemment Michel, 42 ans, qui après une annulation pour conduite en état d’ivresse, s’est vu proposer une assurance à… 1800€ par an. Pour une voiturette !

Mon conseil ? Comparez, négociez, et surtout, montrez patte blanche. Expliquez votre situation, votre prise de conscience, et proposez même de suivre des stages de sensibilisation supplémentaires. Parfois, ça peut aider à faire baisser la note.

Des alternatives à explorer

La voiturette n’est pas l’unique solution après une annulation de permis. Dans certains cas, notamment pour une suspension simple, vous pouvez demander un « permis blanc », qui vous autorise à conduire pour des motifs professionnels uniquement.

Si vous êtes dans une situation où même la voiturette vous est interdite, les options se réduisent drastiquement : transports en commun, covoiturage, vélo, trottinette électrique… Des solutions qui peuvent fonctionner en milieu urbain mais qui deviennent vite contraignantes en zone rurale.

J’ai connu Jérôme, commercial de son état, qui après une annulation de permis, a dû réorganiser entièrement sa vie professionnelle. Il a négocié avec son employeur pour faire plus de télétravail, et pour les déplacements inévitables, il combinait train et voiturette qu’il gardait près de la gare. Compliqué, mais pas impossible.

Le recours : une lueur d’espoir ?

Si vous estimez que la sanction est disproportionnée par rapport à l’infraction commise, sachez qu’il est possible de faire un recours. C’est complexe, c’est long, et les chances de succès sont limitées, mais ça existe.

Dans ce cas, le mieux est de consulter rapidement un avocat spécialisé en droit routier. Il pourra évaluer la solidité de votre dossier et vous conseiller sur la marche à suivre. Ne tardez pas : les délais de recours sont souvent très courts.

Conclusion : rebondir malgré l’obstacle

Perdre son permis, c’est comme perdre une part de sa liberté. Mais avec les voiturettes modernes, vous gardez un pied (ou plutôt une roue) dans la mobilité. Avez-vous déjà pensé qu’une telle sanction pourrait être l’occasion de repenser totalement vos habitudes de déplacement ? Après tout, parfois, les contraintes débouchent sur des solutions qu’on n’aurait jamais envisagées autrement.