Figure-vous que le Code des assurances donne à votre assureur des prérogatives assez étonnantes. Il peut modifier votre contrat auto, parfois même sans votre accord complet. Après une série d’accidents responsables ou simplement à l’échéance, votre assureur peut chambouler vos garanties. Mais quelles sont réellement ses limites et vos droits dans cette relation contractuelle parfois déséquilibrée ?
Sommaire
Comment l’assureur peut modifier votre contrat suite à l’évolution d’un risque
Bon, soyons honnêtes, votre assureur n’a pas tous les droits. S’il souhaite modifier les dispositions initiales de votre contrat, il doit d’abord obtenir votre accord avant de formaliser un avenant. C’est la base.
Vous refusez ses nouvelles conditions ? L’assureur devra maintenir les garanties initiales. Mais attention, il peut tout à fait décider de résilier le contrat à l’échéance annuelle suivante. C’est un peu comme dans un mariage qui bat de l’aile : on essaie de renégocier les règles, mais si ça ne marche pas, chacun reprend sa liberté.
Le cas typique ? Vous avez eu deux accidents responsables dans la même année. Aïe. Votre assureur a alors 10 jours après votre déclaration de sinistre pour vous informer de ses intentions :
- Soit résilier le contrat
- Soit maintenir les garanties mais avec une majoration de cotisation
À vous de jouer ! Vous acceptez ? Un nouveau contrat est établi. Vous refusez ou ne répondez pas ? L’assureur peut résilier votre contrat après 30 jours. C’est dur, mais c’est la règle.
Et puis, il y a le fameux coefficient de réduction-majoration (CRM ou bonus-malus). Celui-là n’est pas considéré comme une modification contractuelle, mais plutôt comme une application mécanique de la règle du jeu. Il apparaît sur votre avis d’échéance et s’applique automatiquement à votre prime.
Les modifications que vous ne pouvez pas refuser
Évolutions imposées par la loi
Parfois, c’est plus fort que vous et votre assureur. Quand de nouvelles garanties sont imposées par la loi, comme pour les catastrophes naturelles ou les dommages matériels suite à des actes terroristes, votre contrat évolue automatiquement. Vous ne pouvez pas vous y opposer. C’est comme le code de la route, on ne vote pas pour décider si on respecte le feu rouge.
Autres modifications contractuelles
En dehors de ces situations particulières, l’assureur qui souhaite modifier votre contrat doit respecter l’article L 112-3 du Code des assurances. Il stipule que :
« Toute addition ou modification au contrat d’assurance primitif doit être constatée par un avenant signé des parties. (…) L’assureur informe par écrit le souscripteur des nouvelles garanties proposées et des conséquences juridiques, sociales, fiscales et tarifaires qui résultent de ce choix (…). Ce dernier dispose d’un délai de trente jours pour refuser par écrit cette proposition.(…) »
Quand l’assureur peut résilier unilatéralement votre contrat
Motif de résiliation | Délai | Conditions |
---|---|---|
Non-paiement des cotisations | Suspension à J+30, résiliation à J+70 | Après envoi d’un recommandé |
Résiliation à l’échéance | Préavis de 2 mois | Motif obligatoirement indiqué |
Aggravation du risque | 10 jours pour informer, 30 jours pour résilier | Après déclaration de sinistre |
J’ai vu le cas d’un ami qui, après trois petits accrochages en stationnement en moins de 6 mois, a reçu un courrier de son assureur lui proposant soit une majoration de 50% de sa cotisation, soit une résiliation. Vous voyez ce que je veux dire ? Quand ça commence à coûter cher à l’assureur, il revoit sa copie.
L’autre cas classique ? Vous oubliez de payer votre cotisation. L’assureur peut suspendre votre contrat 30 jours après l’envoi d’un recommandé, puis le résilier 40 jours plus tard si vous n’avez toujours pas réglé. C’est rapide, c’est strict, mais c’est la loi.
Et même sans raison particulière, sachez que l’assureur peut mettre fin au contrat à l’échéance annuelle. Il doit simplement respecter un préavis de deux mois et préciser pourquoi il vous quitte. Un peu comme dans une rupture où l’on exige des explications.
En conclusion : restez vigilant et informé
Et voilà ! Maintenant vous savez que votre contrat d’assurance auto n’est pas gravé dans le marbre. Il évolue, se transforme, parfois à votre insu. Alors ouvrez bien vos courriers d’assurance, même s’ils semblent barbants. Une question me taraude : combien d’entre nous lisent vraiment les avenants que nous envoient nos assureurs ? Peut-être est-il temps de s’y mettre…